L’État invite les banques à venir en aide à Areva en difficulté

Tout le monde sait que la politique et les affaires n’ont jamais fait bon ménage. Ce jeudi, Areva allait présenter ses comptes pour l’exercice 2015 avant que la Bourse n’ouvre, mais le groupe nucléaire s’est vu obligé d’ajouter la publication de ses résultats d’une journée. Cela est dû au fait, que l’État a interpellé les banques françaises afin qu’elles accordent un prêt relais de 1,1 milliard d’euros au géant français.

D’après sources, l’État qui est actionnaire à 86,5 % dans Areva a demandé que le remboursement de cette somme soit fait après les élections présidentielles, c’est-à-dire en juin 2017, alors que ce dernier devrait intervenir en janvier 2017. « En principe, nous devrions fournir notre réponse avant 7 heures jeudi matin. Nous n’avons pas accepté ce report de l’échéancier », explique un banquier, encore ébahi par la pratique.

Une nuit de discussions qui s’annoncent compliquées

L’État a fini par revoir cette exigence, après une nuit à la cour de laquelle, plusieurs discussions complexes ont été menées par l’Agence des participations de l’État (APE). En matinée, les banques, dont Société générale, HSBC, BNP Paribas, Natixis, Crédit agricole, Crédit mutuel avaient donné leur accord de principe afin de financer, mais les administrateurs d’Areva ont préféré vérifier que la « documentation technique » avait été signée avant la validation des comptes..

Grâce à ce prêt important, Areva pourra passer cette année 2016 au cours de laquelle, elle devra rembourser environ 1 milliard d’euros d’obligations, dont l’échéance est prévue pour septembre. Cependant, la cession de l’activité réacteurs du groupe (Areva NP) à EDF pour 2,5 milliards d’euros et la hausse du capital de 5 milliards d’euros qu’avait promis l’État ne pourront être faites avant la date butoir fixée pour le remboursement. Si Areva n’avait pas obtenu ce prêt d’urgence, le groupe risquait de se retrouver en cessation de paiement dès fin 2016 et il aurait été impossible aux commissaires aux comptes de gérer la pérennité de l’exploitation de l’entreprise, alors que c’est un concept indispensable pour pouvoir stopper les comptes de l’exercice.